En hommage à Jean ALLEMANE

Voeu de Patrick BLOCHE
et des élus des groupe socialiste et radical de gauche.

 

Né en 1843, Jean Allemane, bien qu’originaire de Haute-Garonne -dont il gardera toute sa vie l’accent gascon- a presque toujours vécu à Paris.

Ouvrier typographe, il est emprisonné à l’âge de 16 ans pour avoir organisé une grève. A sa sortie de prison, fâché avec son père, il s’engage en politique et exerce de petits travaux de toutes sortes pour survivre, dormant parfois dans la rue.

Lorsque survient la Commune en 1871, il s’engage pleinement dans cette révolution populaire : il forme des comités de quartier, fait édifier des barricades, harangue les insurgés. Il est arrêté et jugé pour ces faits puis déporté en Nouvelle Calédonie d’où il tente de s’évader, sans succès. Amnistié, il fonde sa propre imprimerie et s’implique à nouveaux dans les combats socialistes de l’époque.

Combatif, militant ardent et infatigable défenseur des ouvriers et des modestes, il est d’un tempérament autoritaire et entier qui le pousse parfois à la polémique voire à la scission avec sa famille politique. Critique à l’égard des structures, il s’engage dans plusieurs organisations avant de rejoindre finalement la SFIO pour laquelle il se présente à diverses élections municipales et législatives. Elu en 1901 député de Paris, il est battu puis à nouveau élu à la Chambre des députés en 1906. En 1914, il soutient l’union sacrée de défense nationale.

Le député restera toute sa vie un militant et un « serviteur du peuple » comme il se désignait lui-même. Elu intègre, il se plaisait à définir la situation des élus de la sorte: « Notre démission, signée d’avance, est entre les mains des électeurs (…) Que nous importe l’argent. Le serviteur du peuple a le dédain des richesses ».

Homme d’action plutôt que doctrinaire, il s’éteint en 1935 en laissant un message à ses camarades de lutte : « Allez toujours de l’avant ! ».

La force et l’authenticité de son engagement lui permettront de rester dans la mémoire collective comme un « (…) homme de la rue et de l’action (…) ni théoricien ni chef d’école. Il est simplement un fils du peuple, un fils d’ouvrier, ouvrier lui-même, qui comprend et qui mène la lutte, franchement, en plein soleil » (Victor Méric, Les Hommes du Jour, septembre 1908).

Sur proposition de Patrick Bloche et des membres du groupe socialiste et radical de gauche, le Conseil de Paris émet le vœu que le nom de Jean Allemane soit donné à une voie ou à un équipement parisien.