Nomination de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions

Nomination de Rémy Pflimlin

En choisissant de nommer Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions, Nicolas Sarkozy tente de faire taire, par le choix d’un professionnel des médias, les critiques liées au nouveau mode de nomination.

Mais comme pour la désignation de Jean-Luc Hees, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Il pèsera sur toutes les orientations et tous les choix à venir du nouveau président de France Télévisions le doute lié à sa nomination directe par le Président de la République.

On imagine ainsi difficilement Rémy Pflimlin qualifier publiquement de « stupide » l’interventionnisme du Président de la République sur la grille des programmes de France Télévisions, comme l’avait fait son prédécesseur. Il est vrai que Patrick de Carolis tirait sa légitimité d’une nomination par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Rémy Pflimlin va arriver à la tête d’un groupe fragilisé et délibérément mis sous une double tutelle financière et politique par la loi de mars 2009. Rappelons que la question du maintien ou non de la publicité en journée n’est toujours pas tranchée et que parallèlement la taxe télécom fait actuellement l’objet d’une procédure d’infraction de la commission européenne contre la France. Ce sont ainsi près de 800 millions d’euros de financement de France Télévisions qui sont aujourd’hui incertains. Le nouveau président aura également la lourde tâche de négocier la future convention collective du groupe.

Le Parti socialiste ne peut, à cette occasion, que réaffirmer sa volonté de revenir sur les conditions de nomination des trois présidents de l’audiovisuel public, afin d’assurer leur indépendance à l’égard du pouvoir exécutif qui est le fondement même du pluralisme et de la liberté d’expression.