Intervention au Conseil de Paris – Débat sur le PLU

Merci, Madame la Maire, de me donner la parole, mais merci surtout d’avoir organisé ce matin ce débat essentiel sur ce que vous avez appelé vous-même une feuille de route, qui n’est donc, pour vous citer, ni un vœu pieux, ni un chèque en blanc, mais qui est un document stratégique qui décline une vision d’avenir pour notre ville.

Merci d’avoir choisi la procédure de la modification générale, troisième modification générale depuis la révision de 2006, et de l’avoir fait effectivement sans prendre prétexte de l’émergence, et sans doute de l’élaboration à venir, d’un P.L.U. métropolitain comme la loi le prévoit. Car, comme vous l’avez dit très justement, si cette possibilité est ouverte à partir du 1er janvier 2016, il est fort à parier que cela ne sera pas avant 2018, 2019, sans doute plus tard, qu’il y aura effectivement un tel document d’urbanisme à l’échelle de la métropole.

Merci aussi parce que la procédure ne vous l’imposait pas, d’avoir permis qu’un débat puisse avoir lieu dans chacun des 20 Conseils d’arrondissement, en amont de celui que nous avons ce matin en séance du Conseil de Paris, ce qui marque d’une empreinte démocratique forte la procédure qui est lancée aujourd’hui.

Mais à écouter le débat que nous avons eu ce matin, il y a quelque étonnement à se dire que, quelque part, certains de nos collègues ont anticipé sur les échanges que nous aurons dans un an, puisque nous avions presque l’impression de débattre déjà sur un projet de délibération proposant la modification en tant que telle.

Or, ce matin, nous ne faisons que lancer la procédure, comme vous nous y invitez, Madame la Maire. Et comme toujours dans ce genre de débat, c’est un peu toujours les mêmes critiques : « Vous n’allez pas assez loin », « Au contraire, vous allez trop loin », « Vous n’allez pas assez vite », ou encore « Vous allez trop vite ».

En tout cas, cette modification générale était nécessaire, et nécessaire maintenant, d’abord pour  intégrer des dispositions législatives. Cela a été dit : qu’il s’agisse de la loi ALUR ou peut-être, d’ailleurs, d’ici l’année prochaine, de la loi portée par Sylvia PINEL sur le commerce et l’artisanat.

Et il y a effectivement des documents très importants, essentiels, touchant effectivement aussi bien à l’habitat, Plan Climat, déplacements – cela a été rappelé – dont il fallait évidemment intégrer les dispositions dans le Plan local d’urbanisme.

Ce qui est sans doute essentiel maintenant, c’est le débat qui va avoir lieu et dans lequel – vous l’avez souhaité fortement en développant une concertation que vous qualifiez vous-même d’innovante – c’est d’embarquer les Parisiennes et les Parisiens dans ce débat essentiel pour l’avenir de la Ville. Qu’ils nous disent ce qu’ils veulent de leur ville et cet enjeu démocratique qui est absolument déterminant.

Je dis cela parce qu’un Plan local d’urbanisme, ce sont non seulement des prescriptions, des règles, mais c’est la possibilité effectivement de dessiner la ville que nous voulons, la ville que vous avez portée et que le suffrage universel a validé au mois de mars dernier.

Je prendrai trois exemples, très rapidement bien entendu. Le logement social, tellement central, compte tenu, évidemment, de l’impulsion qui a été donnée durant 13 ans par Bertrand DELANOË et que vous souhaitez poursuivre et amplifier. Dans ce débat, j’ai été quelque peu étonné que l’opposition reprenne le slogan qu’elle avait utilisé, et combien de fois, durant la campagne électorale, comme quoi nous voudrions faire fuir les classes moyennes de la Capitale. Et d’ailleurs, de manière très paradoxale, je le dis anecdotiquement, lors de la dernière séance du Conseil du 11earrondissement, l’opposition municipale a refusé de voter un vœu que portait le maire François VAUGLIN et la majorité municipale, qui visait à demander à la Ville, justement, d’exercer son droit de préemption sur un immeuble vendu à la découpe, très caractéristique de ce que peut être l’habitat des classes moyennes à Paris. Comprenne qui pourra.

Et cela a été dit merveilleusement par Véronique LEVIEUX, nous avons le souci, et je le constate tout particulièrement dans trois arrondissements, le 4e, le 11e et le 12e, de préserver le commerce de proximité, l’animation des rues qui fait la qualité du cadre de vie.

Excusez-moi, Monsieur le Maire du 3e, j’évoque des arrondissements qui sont ceux de ma circonscription.

Je voudrais également que l’on ait le souci de préserver les locaux d’artisanat car qui dit locaux de commerce, qui dit bonne occupation des rez-de-chaussée et, notamment des rez-de-chaussée des immeubles des bailleurs sociaux, indique également qu’il faut protéger les locaux d’artisanat.

Et enfin, vous y reviendrez sans doute dans votre réponse, bien sûr qu’il faut prendre en compte le faible taux de motorisation des Parisiens pour qu’il y ait des aires de stationnement dans les immeubles d’habitation neufs qui soient évidemment calibrées en conséquence car, évidemment, un parking, c’est un aspirateur à voitures, comme on le dit communément.

Un dernier mot, Madame la Maire, pour vous remercier d’avoir intégré la dimension de la création architecturale de qualité dans votre exposé des motifs. J’y suis particulièrement sensible puisque cela permettra de décliner un rapport d’information parlementaire qui justement a exprimé, pas plus tard que la semaine dernière à l’Assemblée nationale, la nécessité de désirer et de libérer la création architecturale.

La Ville de Paris sera, comme d’habitude, exemplaire en ce domaine.

Merci.