Rencontre interparlementaire des commissions de la Culture des Parlements nationaux sur « Les secteurs créatifs et culturels dans l’Union européenne »

Madame la Présidente,

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux d’être présent aujourd’hui à Bruxelles pour cette rencontre inter-parlementaire car, pour l’avoir expérimenté avec la commission de la Culture et des Médias du Bundestag, je sais combien de tels échanges de vues sont enrichissants et dynamisants pour nos actions respectives. Grazie Mille, Signora Présidente Costa !

Je voudrais tout d’abord réaffirmer, comme l’a fait en 2005 la convention de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dont l’Union européenne est signataire, la légitimité des politiques culturelles et des actions publiques engagées pour soutenir et promouvoir les artistes, les créateurs et les acteurs culturels. Non, les œuvres et les produits culturels ne sont pas des marchandises, et leur nature particulière justifie pleinement la définition de règles de droit spécifiques et la mise en place de stratégies adaptées et protectrices pour assurer leur pérennité et leur développement.

La France, mais elle est pas seule, a toujours défendu cette conception au sein de l’Union, ce qui explique ses prises de position vigilantes tant sur les projets de réforme de la Commission en matière de médias et encore plus de droits d’auteur que sur la négociation du traité transatlantique d’investissement et de commerce (TTIP).

En France, les stratégies développées ces dernières années pour soutenir les secteurs créatifs et culturels bénéficient de crédits de l’État en hausse et s’appuient sur des objectifs d’intérêt général récemment inscrits dans une loi importante du 7 juillet 2016.

Quelques mots clés permettent de les résumer : diversité ; mixité ; proximité ; développement :

– Diversité, tout d’abord, des créateurs et de leurs œuvres : très symboliquement, la loi que nous venons de voter, affirme dans ses deux premiers articles la liberté de la création et la liberté de la diffusion artistiques : ces dispositions sont désormais un rempart pour s’opposer aux tentatives de censure ou d’atteinte à l’offre culturelle ; cette même loi s’attache à renforcer les droits des artistes et des auteurs, tout particulièrement pour les nouveaux modes de diffusion numérique ; enfin, en 2015, nous avons également consacré dans la loi le droit des artistes du spectacle vivant à un régime d’assurance chômage adapté aux spécificités de leurs emplois.

– Mixité des publics : la culture pour tous est le grand défi de nos sociétés démocratiques d’autant plus quand la menace terroriste est si présente ; pour cela, nous nous sommes attachés à renforcer la place et les moyens de l’éducation artistique et culturelle et à soutenir les pratiques amateurs ; il convient également d’encourager le développement des politiques visant à conquérir de nouveaux publics dans tous les établissements culturels. L’accès à l’art reste encore trop socialement inégalitaire en Europe !

– Proximité des lieux de culture : l’action culturelle des communes et des régions est essentielle pour irriguer tous les territoires, notamment en zone rurale ; de efforts importants ont notamment été fait pour adapter les équipements culturels aux nouveaux usages et rythmes de vie de nos concitoyens, tout particulièrement pour les bibliothèques et médiathèques. Je crois aussi beaucoup à la place de l’art dans l’espace public pour apporter la culture au plus près des lieux de vie et de travail de nos concitoyens européens.

– Développement des industries créatives et culturelles : pour soutenir ces entreprises soumises à une intense concurrence internationale, je pense aux GAFA, la France a mis en place des mécanismes vertueux d’autofinancement par la profession pour le cinéma et l’audiovisuel, le théâtre privé ou encore la chanson et la variété ; nous avons également renforcé les dispositifs de crédit d’impôt destinés à encourager les tournages cinématographiques, la création de jeux vidéo ou encore la production de spectacles musicaux valorisant les nouveaux talents. L’effet sur la création de richesse et d’emplois est incontestable. La culture est , en effet, devenue un facteur de croissance économique incontesté.

« Promouvoir » les secteurs artistiques et culturels, c’est avant tout faciliter le mouvement, encourager les dynamiques, aider à créer du lien, de la curiosité, de l’ouverture, c’est rendre partout accessibles les artistes et leurs œuvres, c’est mouvoir et émouvoir tous les publics, aussi éloignés de la culture soient-il.

Cette ambition, j’en suis certain, nous anime ici toutes et tous et je ne peux, pour conclure, que m’associer à l’Appel lancé en avril dernier par « l’Alliance européenne de la culture et des arts » pour placer plus que jamais la culture au cœur du projet européen.

Je vous remercie.