Intervention au Conseil de Paris – Dénomination Esplanade Gilles Jacquier attribuée à l’espace vert situé 50-56 rue de Charonne 11e

Merci, Madame la Maire, de me donner la parole.

Je serai bref mais je ne voulais pas que cette délibération ne fasse pas l’objet d’une inscription et d’une parole, celle que je vais porter au sein de notre hémicycle.

Il s’agit en effet par notre vote d’attribuer à l’espace vert qui se trouve situé 50-56, rue de Charonne, quasiment à l’angle de l’avenue Ledru-Rollin, le nom d’esplanade Gilles Jacquier.

Gilles Jacquier était journaliste et grand reporteur à France Télévisions. Gilles Jacquier a été le premier journaliste tué à Homs en Syrie, le 11 janvier 2012, il avait 43 ans.

Il est mort pour que vive la liberté d’informer, pour que vive la liberté de la presse, pour que nous sachions ce qui se passe en Syrie et, à l’heure où les populations civiles d’Alep sont massacrées, je vois comme un symbole que notre Assemblée attribue à Gilles Jacquier, le nom de cet espace vert.

Pourquoi le 11e arrondissement ? Parce que Gilles Jacquier vivait dans le 11e arrondissement, à la proximité immédiate de cet espace vert. Il vivait avec sa compagne et ses jeunes enfants. Sa compagne, qui est également journaliste et photoreporter, était à ses côtés quand il a été assassiné. Elle a publié ultérieurement un très beau livre qu’elle a intitulé « Attentat express : qui a tué Gilles Jacquier ? ».

Au moment où il était assassiné, Gilles Jacquier tournait des images pour l’émission « Envoyé spécial ». L’émotion provoquée par sa mort a été immense au sein de France Télévisions et a touché tout le service public audiovisuel.

Je voulais à cet instant rappeler ces faits, pour que ce vote ait toute la portée symbolique que nous allons lui donner. Je suis vraiment très satisfait que le Conseil de Paris aujourd’hui fasse aboutir une démarche que le Conseil du 11e arrondissement avait porté, il y a trois ou quatre ans, et j’en étais à l’initiative étant alors maire de cet arrondissement.

Notre vote d’aujourd’hui, c’est donc dire qu’évidemment nous avons plus que jamais un devoir de solidarité à l’égard de populations civiles comme celle d’Alep qui sont massacrées quotidiennement, mais c’est aussi dire notre attachement à une liberté fondamentale dans toute démocratie : la liberté d’informer librement. C’est pour cela que Gilles Jacquier a été assassiné, il y a presque cinq ans.